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En Irlande, des cerfs-volants géants pour produire de l'électricité
information fournie par AFP 04/08/2025 à 10:57

Le pilote Padraic Doherty, assisté par Jacob Hamilton, stagiaire, prépare le lancement d'un cerf-volant qui produit de l'électricité, à Bangor Erris, en Irlande, le 18 juillet 2025 ( AFP / Paul Faith )

Le pilote Padraic Doherty, assisté par Jacob Hamilton, stagiaire, prépare le lancement d'un cerf-volant qui produit de l'électricité, à Bangor Erris, en Irlande, le 18 juillet 2025 ( AFP / Paul Faith )

Sur la côte venteuse de l'ouest de l'Irlande, des chercheurs font voler d'immenses cerfs-volants, toutefois pas pour s'amuser mais pour produire de l'électricité renouvelable.

"Nous utilisons un cerf-volant pour capturer le vent, et un générateur à sa base capte l'énergie", explique à l'AFP Padraic Doherty, de l'entreprise néerlandaise Kitepower à l'origine du projet.

Un modèle de 60 mètres carrés vient d'être sorti d'un hangar sur le site d'essai de Bangor Erris, petite ville du comté de Mayo, ouvert en septembre 2023.

Une équipe achemine l'engin jusqu'au générateur, avant de les relier à l'aide d'un câble.

Le cerf-volant, doté d'un système de cordes et de poulies, s'envole dans les airs et agit comme un "yo-yo ou un moulinet de pêche", détaille Padraic Doherty.

Il peut atteindre une altitude de 400 mètres, avant de redescendre à 190 mètres. Un mouvement répété qui permet d'atteindre près de 30 kW de puissance.

L'énergie produite est stockée dans des batteries, similaires à celles utilisées pour les panneaux photovoltaïques. Selon ses concepteurs, un seul cerf-volant suffirait à recharger une batterie de 336 kilowattheures.

Le pilote Padraic Doherty, assisté par Jacob Hamilton, stagiaire, prépare le lancement d'un cerf-volant qui produit de l'électricité, à Bangor Erris, en Irlande, le 18 juillet 2025 ( AFP / Paul Faith )

Le pilote Padraic Doherty, assisté par Jacob Hamilton, stagiaire, prépare le lancement d'un cerf-volant qui produit de l'électricité, à Bangor Erris, en Irlande, le 18 juillet 2025 ( AFP / Paul Faith )

"C'est une quantité d'énergie significative, suffisante pour alimenter un avant-poste isolé, une petite île, une station polaire ou même un chantier de construction", affirme Andrei Luca, responsable des opérations chez Kitepower.

Les côtes tempétueuses de l'Irlande, dont le gouvernement cherche à réduire sa dépendance au pétrole et au gaz, sont un terrain de jeu idéal pour tester cette nouvelle technologie, baptisée "énergie éolienne aéroportée".

- "Révolution" -

"Nous assistons à une révolution dans l'énergie éolienne", assure Andrei Luca, tandis que son équipe veille à la bonne trajectoire du cerf-volant à l'aide d'un logiciel de pilotage.

Selon Padraic Doherty, l'un des principaux atouts du système est sa mise en service rapide: "Nous pouvons l'installer en 24 heures et l'emmener n'importe où".

De plus, contrairement aux "éoliennes traditionnelles", il ne nécessite pas de creuser "des fondations couteuses en argent, en temps et en énergie", ajoute-t-il.

Son associé Andrei Luca résume: le cerf-volant est "bien moins invasif au niveau du paysage, produit une énergie propre et ne dépend pas d'une chaîne d'approvisionnement en carburant pour fonctionner".

Une démonstration de son efficacité a eu lien en janvier, lors de la tempête Eowyn, qui a provoqué d'importantes coupures de courant à travers le pays: le cerf-volant "a fourni une électricité ininterrompue avant, pendant et après la tempête", affirme M. Luca.

Le pilote Padraic Doherty, assisté par Jacob Hamilton, stagiaire, prépare le lancement d'un cerf-volant qui produit de l'électricité, à Bangor Erris, en Irlande, le 18 juillet 2025 ( AFP / Paul Faith )

Le pilote Padraic Doherty, assisté par Jacob Hamilton, stagiaire, prépare le lancement d'un cerf-volant qui produit de l'électricité, à Bangor Erris, en Irlande, le 18 juillet 2025 ( AFP / Paul Faith )

L'éolien est depuis longtemps présenté comme un secteur d'avenir en Irlande. Mais le déploiement à grande échelle des turbines, sur terre comme en mer, se heurte à des retards administratifs et aux limites de capacité du réseau électrique.

Le gouvernement vise 20 gigawatts d'éolien offshore d'ici à 2040, et au moins 37 d'ici à 2050. En 2024, les parcs éoliens ont fourni environ un tiers de l'électricité du pays, selon Wind Energy Ireland (WEI), principal lobby du secteur.

Pour Mahdi Salari, chercheur à l'University College de Cork, dans le sud du pays, la capacité des cerfs-volants à capter les vents en altitude avec peu d'infrastructures "les rend particulièrement adaptés aux environnements isolés, en mer, ou aux usages mobiles".

Il reconnaît toutefois que Kitepower devra relever des défis en matière de "réglementation, de sécurité et de fiabilité du système".

Mais cette technologie, selon lui, pourrait s'imposer là où "la disponibilité du foncier, les coûts ou les contraintes logistiques freinent le développement des éoliennes traditionnelles".

2 commentaires

  • 11:32

    amarqui2
    Je suis d'accord avec vous et les journalistes m'irritent à ne jamais faire l'effort de comprendre de quoi ils parlent.
    Cependant, des kw par heure, ça a aussi un sens : la variation de la puissance dans le temps.
    Exemple : la puissance d'un panneau solaire varie au cours de la journée.
    Comme une accélération est une variation de vitesse dans le temps. Ou une vitesse une variation de position dans le temps.
    Mais je chipote.


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